Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 2.djvu/242

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Maintenant il est clair, par les principes de l’Hydrostatique, que le fluide étant pressé dans tous les points de la surface curviligne par une force égale à il en doit résulter une pression égale sur chaque point du plan sur lequel le fluide est appuyé ; de sorte que la pression totale que souffrira ce plan sera exprimée par en nommant la largeur du plan. C’est dans cette pression que consiste l’action du fluide contre le plan, ou la force de sa percussion, force qui est donc mesurée par

3. Dans cette formule, les trois quantités sont données, puisque est la hauteur due à la vitesse du fluide, la largeur de l’orifice ou de la veine, et la largeur du plan. Il n’y a d’inconnue que c’est-à-dire le rayon du cercle qui forme la courbure des canaux. Or si l’on suppose, ce qui est le cas le plus naturel, que les particules de fluide ne puissent quitter le plan contre lequel elles frappent que dans une direction parallèle à ce plan, alors la ligne sera tangente en et des arcs de cercle et et comme la perpendiculaire est déjà, par l’hypothèse, tangente des mêmes arcs en puisque la direction du fluide en est supposée suivant cette perpendiculaire, on voit que et seront deux quarts de cercle, et qu’ainsi on aura Donc la force de la percussion de la veine contre le plan aura pour mesure un poids égal à c’est-à-dire à une colonne de fluide dont la base serait largeur de la veine, et la hauteur serait double de celle due à la vitesse du fluide. C’est ce qui s’accorde avec les expériences de M. Bernoulli et de M. l’abbé Bossut.

4. Mais il peut arriver, surtout lorsque le plan n’est pas beaucoup plus grand que la largeur de la veine, qu’une partie des particules s’échappe du plan dans une direction oblique à celui-ci. Dans ce cas donc, il faudra supposer que la tangente du cercle en et fasse un angle donné avec la droite Soit cet angle, il est facile de voir que