Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 6.djvu/340

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pouvoir être attribuées à d’autres causes qu’aux erreurs des observations et à l’incertitude qui a encore lieu dans quelques-unes des équations de la Lune.

Quoi qu’il en soit, en attendant que le temps et les reclierches des astronomes nous apportent de nouvelles lumières, la Théorie est, ce me semble, le seul moyen que nous ayons pour décider un point d’Astronomie si important. Il s’agit donc d’examiner, le plus soigneusement qu’il est possible, si la gravitation universelle peut produire, dans le mouvement moyen de la Lune, une altération sensible et conforme aux observations ; c’est la question que je me propose de traiter dans ces Recherche.

2. Pour que le moyen mouvement de la Lune soit assujetti à une altération croissante comme le carré du temps, ainsi qu’on le suppose dans les Tables, il faut que la formule générale du lieu vrai de cette planète renferme, outre le terme qui représente le mouvement moyen, encore un terme de la forme étant un coefficient positif et très-petit ; ce dernier terme représentera donc l’équation séculaire, qui sera toujours additive au mouvement moyen avant et après l’époque qu’on aura fixée pour le commencement de cette équation, et qui, dans les Tables de Mayer, tombe au commencement de ce siècle. Donc, nommant le rapport de la circonférence au rayon, on aura pour la valeur de l’équation dont il s’agit au bout d’une révolution de la Lune ; et, nommant ensuite le rapport du mouvement moyen de la Lune à celui du Soleil, on aura pour la quantité de la même équation au bout de la première année après l’époque ; enfin, multipliant cette quantité par on aura la quantité de l’équation pour le premier siècle, laquelle étant, suivant M. Mayer, de secondes, on aura cette équation

c’est-à-dire, en réduisant aussi les degrés en secondes,