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MÉMOIRE SUR LA THÉORIE
DES
VARIATIONS DES ÉLÉMENTS DES PLANÈTES
ET EN PARTICULIER
DES VARIATIONS DES GRANDS AXES DE LEURS ORBITES[1].


(Mémoires de la première classe de l’Institut de France, année 1808.)


Séparateur


On entend, en Astronomie, par éléments d’une planète les quantités qui déterminent son orbite autour du Soleil, supposée elliptique, ainsi que le lieu de la planète dans un instant marqué, qu’on appelle l’époque. Ces quantités sont au nombre de cinq, dont deux, le grand axe ou la distance moyenne qui en est la moitié, et l’excentricité, déterminent la grandeur de l’ellipse dont le Soleil occupe l’un des foyers ; les trois autres, la longitude de l’aphélie, celle des nœuds, et l’inclinaison, déterminent la position du grand axe sur le plan de l’ellipse et la position de ce plan sur un plan qu’on regarde comme fixe par rapport aux étoiles. Ces cinq quantités, jointes à l’époque, étant connues pour une planète, on peut trouver en tout temps son lieu dans le ciel par le moyen de ces deux lois, découvertes par Képler, que les aires décrites dans l’ellipse par le rayon vecteur croissent proportionnellement au temps, et que la durée de la révolution est proportionnelle à la racine carrée du cube du grand axe. Les Tables d’une planète, abstraction faite de ses perturba-

  1. Lu, le 22 août 1808, à l’Institut de France.