Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 6.djvu/776

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directions, soient représentés par les mêmes formules, en ayant égard aux forces perturbatrices, que lorsqu’on fait abstraction de ces forces, comme cela a lieu pour les planètes.

En considérant sous ce point de vue la variation des constantes arbitraires, j’ai trouvé que la fonction qui représente l’intégrale de toutes les forces perturbatrices, multipliées chacune par l’élément de la distance dont elle dépend, jouit aussi de la même propriété, que ses différences partielles relatives à chacune des constantes arbitraires sont exprimées uniquement par des fonctions différentielles de ces mêmes constantes sans le temps ; de sorte que l’on a, pour les variations de ces constantes, des équations différentielles qui ne renferment que ces constantes avec les différences partielles de la fonction dont il s’agit, relatives à chacune d’elles, comme dans le cas des perturbations des planètes, forme extrêmement avantageuse pour le calcul des variations des constantes, et surtout pour la détermination de leurs variations séculaires. Ainsi cette propriété, que j’ai reconnue à l’égard du mouvement des planètes, a lieu, en général, pour tous les Problèmes sur le mouvement des corps, et peut être regardée comme un résultat général des lois fondamentales de la Mécanique. Elle fournit en même temps un nouvel instrument pour faciliter la solution de plusieurs Problèmes importants.

Le Système du monde, outre les perturbations des planètes, auquel la Théorie de la variation des éléments s’applique naturellement, en offre encore un autre plus difficile, et susceptible également de la même Théorie c’est celui de la rotation des planètes autour de leur centre de gravité, en ayant égard à leur figure non sphérique et à l’attraction que les autres planètes exercent sur chacune de leurs molécules. En faisant abstraction de ces forces d’attraction, qu’on peut regarder comme des forces perturbatrices, le Problème consiste à déterminer le mouvement d’un corps solide de figure quelconque autour de son centre de gravité, lorsqu’il n’est sollicité par aucune force et qu’il a seulement reçu une impulsion initiale quelconque ; et l’on sait que ce Problème, pour lequel d’Alembert avait donné le premier les équations différen-