Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 7.djvu/230

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expression où l’on voit que le radical carré qui est sous le signe cubique se trouve également en plus et en moins, de sorte qu’il ne peut y avoir de ce côté-là aucune ambiguïté. C’est l’expression connue sous le nom de formule de Cardan, et à laquelle toutes les méthodes qu’on a pu imaginer jusqu’ici pour le séquations du troisième degré ont toujours conduit. Comme les radicaux cubes ne présentent naturellement qu’une seule valeur, on a été longtemps dans l’idée que cette formule ne pouvait donner qu’une des racines de l’équation, et, pour trouver les deux autres, on revenait à l’équation primitive qu’on divisait par en supposant a la racine trouvée ; et, le quotient étant une équation du second degré, on la résolvait à la manière ordinaire. En effet, cette division est non-seulement toujours possible, mais même très-facile ; car, dans le cas proposé, l’équation étant

si est une des racines, on aura

cette équation, soustraite de la précédente, donnera

quantité divisible par et qui donnera pour quotient

de sorte que la nouvelle équation à résoudre pour avoir les deux autres racines sera

d’où il est aisé de tirer

Je vois par l’Algèbre de Clairaut, imprimée en 1746, et par l’article Cas irréductible de d’Alembert dans la première Encyclopédie, que cette idée subsistait encore à cette époque-là ; mais c’est faire tort à l’Algèbre