Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/11

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Enfin, les comptes des primiciers ou du Collège des docteurs en droit, souvent accompagnés de leurs pièces justificatives, sont encore, pour le xviiie siècle surtout, une mine inépuisable de renseignements très précieux. Ils permettent d’établir, dans une certaine mesure, année par année, le budget de l’Université : revenus propres, produit des inscriptions et des examens, dépenses générales de nécessité ou de luxe, entretien des bâtiments, salaires fixes et casuel des régents. Ces documents et d’autres malheureusement beaucoup moins complets nous permettent de pénétrer parfois dans la vie intime de la corporation, d’assister à ses cérémonies et à ses fêtes, de suivre même les étudiants dans leurs réjouissances ou dans leurs travaux.

Grâce aux lumières que les riches archives des xviie et xviiie siècles projettent sur l’époque qui précéda leur rédaction, comme aussi grâce aux statuts universitaires et aux fragments que nous possédons encore sur le premier âge de l’Université, l’histoire que nous avons essayé d’écrire se relie assez aisément à celle des siècles précédents. Certes, l’Université des temps modernes diffère très sensiblement de celle que Boniface VIII avait fondée en 1303. Si le fond de l’enseignement juridique est resté le même, la forme en a varié ; à côté de cette étude, d’autres sont nées, qui se sont, à leur tour, développées ou modifiées ; surtout les mœurs des maîtres et des élèves ont suivi l’évolution qui devait transformer l’aspect des vieilles corporations enseignantes. L’institution même du Collège des docteurs agrégés en droit, qui persista à