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n’est pas toujours régulièrement suivi. Le professeur du Digeste ne peut guère achever dans ses trois années d’enseignement l’étude de cette vaste compilation. Il néglige volontiers l’Infortiat et le Digestum novum pour commenter les vingt premiers livres du recueil connus sous le nom de Digestum vetus. Les questions qui y sont traitées : théorie des actions, héritages, locations, créances, mariages, dots, donations entre vifs, fournissent une ample matière à des développements étendus. Le professeur n’a d’ailleurs garde de s’égarer, il reste fidèle, il a soin de l’indiquer chaque année, à la méthode paratitlaire.

Le professeur chargé de commenter le Code ne sort guère des neuf premiers livres de ce recueil. Les trois derniers livres, communément appelés Tres Libri se trouvant, en effet, presque entièrement consacrés à l’administration byzantine ou à l’organisation des corporations que l’empire avait vues naître et qui ne lui survécurent pas, n’offraient qu’un intérêt historique et rétrospectif. L’étude du premier livre même pouvait paraître superflue à nos modestes étudiants. Les magistratures dont il y est question ne vivaient guère dans leur souvenir ; la théorie du pouvoir impérial pouvait leur échapper et quant à la législation ecclésiastique donnée par Justinien au christianisme triomphant, le droit canon l’avait abrogée en la remplaçant. Restait la législation civile proprement dite, demeurée vivante et où, comme son collègue, le régent du Digeste, le professeur de Code Justinien pouvait s’étendre à loisir. C’est du Digeste et du Code qu’étaient alternativement tirées, — comme le programme annuel des cours avait soin de l’indiquer, — les lois sur lesquelles devaient porter les examens[1].

  1. A. V. D 73.