Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/169

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En 1774, au lendemain, il est vrai, d’une crise où l’Université avait pu craindre de voir sombrer, avec ses privilèges, tout ce qui dans le passé avait fait sa force et sa grandeur, un primicier clairvoyant, M. de Poulle, dévoilait sans faiblesse les vices des mœurs universitaires, les classes languissantes et souvent abandonnées des maîtres, les certificats de présence délivrés à des élèves presque toujours absents, le crédit des diplômes compromis, et faisant appel aux glorieux souvenirs qui devaient remplir tous les membres de la corporation d’une émulation salutaire, il exhortait les régents de toutes les Facultés à plus de labeur et d’efforts. M. de Poulle fut sans doute écouté avec beaucoup d’attention et de respect et plus d’un professeur dut, à son appel, faire son examen de conscience et se promettre de suivre de si judicieux avis. Mais ces sages résolutions ne s’envolèrent-elles pas aussitôt, comme tant d’autres, et d’ailleurs suffisait-il des bonnes volontés particulières pour remédier à tant d’abus ?