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comme d’ailleurs à bien d’autres égards, des destinées beaucoup plus modestes que les autres Facultés, ses aînées. La moyenne annuelle de ses gradués n’est guère que de quatorze de 1651 à 1715 ; elle s’élève à vingt-quatre au milieu du xviiie siècle, pour retomber à douze ou treize aux approches de la Révolution. C’est de 1720 à 1740, que les cours de cette Faculté furent le plus fréquentés ; c’est aussi à cette époque qu’elle eut à délivrer le plus dégrades : en 1730, par exemple elle ne fit pas moins de trente-huit bacheliers[1], dix-sept licenciés et dix-sept docteurs. Mais la décadence fut rapide, quand les séminaires eurent décidément absorbé la meilleure part des candidats aux fonctions sacerdotales. Les grades théologiques n’ouvraient plus seuls l’accès à ces fonctions ; le baccalauréat autrefois recherché par tant de prêtres fut abandonné et une petite élite seulement poussa ses études jusqu’à la licence et au doctorat, qui la plupart du temps on l’a vu étaient conférés ensemble à la suite d’un seul et unique examen. Dans les dernières années de son existence, la Faculté d’Avignon délivrait encore annuellement cinq ou six licences et doctorats, elle ne faisait presque plus de bacheliers.

Quant aux grades ès arts, jusqu’à la rénovation de la Faculté, en 1675, ils ne furent délivrés que d’une façon irrégulière et intermittente[2]. Même jusqu’à l’époque où les gradués en médecine durent justifier de la maîtrise, ce diplôme fut peu recherché. À partir de 1707, au contraire, on vit

  1. A. V. D 136 à 153. De 1651 à 1715, la moyenne annuelle est de 12 baccalauréats, 2 licences, 7 doctorats ; de 1724 à 1761 : 15 baccalauréats, 9 licences, 9 doctorats ; de 1767 à 1790, un à deux baccalauréats, 5 à 6 licences et doctorats. Sur 57 candidats au doctorat qui se présentèrent dans cette dernière période, 55 prirent à la fois ce grade et la licence.
  2. Quand la Faculté des arts n’avait pas d’existence régulière, c’était un délégué du primicier qui était chargé de présider les examens des bacheliers et maîtres ès arts. Sur les difficultés auxquelles cette procédure donna lieu et le nombre des gradués, voir J. Marchand, La Faculté des arts, p. 6.