Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/216

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Cependant, dès le xve siècle, l’Université en corps est propriétaire : elle dépense des sommes considérables pour démolir, reconstruire, réparer ou aménager ses salles de cours ou pour les pourvoir de chaires et de bancs. Mais bientôt les immeubles qu’elle possède ne suffisent plus à ses besoins ; elle déborde sur les bâtiments voisins, dont elle loue plusieurs salles pour l’usage de ses régents[1].

Cette période d’expansion ne fut pas d’ailleurs, de longue durée ; elle a pris fin dès le xvie siècle et lorsque, après la crise des guerres civiles et religieuses, l’Université se relève enfin, son installation matérielle paraît plutôt médiocre. Elle se compose, au nord de la place ou planet des Études, de deux corps de bâtiments comprenant l’un, la classe de théologie et une annexe ou « membre » peut-être inoccupé, l’autre, la classe de droit canonique et celle de médecine, avec une autre annexe dépourvue d’affectation spéciale. Quelques-uns de ces locaux tombent en ruines et l’Université se décide à les vendre ou à les louer[2]. En retour, elle répare et aménage à grands frais ceux où elle s’installe définitivement. Plus tard même, au xviiie siècle, elle construit de nouvelles salles sur les emplacements restés vacants et même au-delà du planet, du côté sud de la rue des Études, où nous voyons se trans-

  1. Voir pour cette question des bâtiments universitaires avant et pendant le xviiie siècle, Laval, Les bâtiments de l’ancienne Université d’Avignon, dans le Bulletin historique et archéologique de Vaucluse, année 1889. Cette notice est accompagnée de trois plans et d’une photographie, cette dernière prise en 1880, quelques mois avant qu’un incendie vint détruire les derniers restes des bâtiments universitaires.
  2. A. V. D 15. Vente de deux membres ou annexes des bâtiments de l’Université attenant l’un à la classe de théologie, l’autre à la classe de droit canon (juillet 1638). — Location, le 17 février 1611, à M. de Molard, pour six ans et moyennant une rente de 25 écus par an, d’une salle de l’Université, sise paroisse Saint-Didier et place des Études, à côté de celle où se trouvait autrefois l’imprimerie. L’imprimerie, jadis annexe de l’Université et établie dans son voisinage ou dans ses locaux, en était alors séparée.