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fique parut bientôt déplacé dans une salle nue, où il n’y avait « que les quatre murs et le toit » et, pour mettre en harmonie le cadre et le tableau, le primicier ne tarda pas à proposer à ses collègues « d’attacher tout autour, contre les murs, des châssis pour y tendre une toile sur laquelle on ferait mettre les armoiries et les noms de tous les primiciers connus avec la date de leur primicériat, de boiser le pavé de la salle en l’élevant de six pouces, de faire grisailler les bancs et le plancher neuf, d’abaisser la fenêtre du Levant, qui n’était pas au niveau des autres et de fermer complètement une autre ouverture en retrait pour donner à la salle la symétrie qui lui manquait. » Cette fois, le Collège trouva son chef trop enclin au faste et à deux voix de majorité rejeta sa proposition[1]. Cependant tout le monde voulait décorer la salle, on avait reculé seulement devant tant de dépenses à faire à la fois. Le primicier reprit donc ses projets en détail, le lendemain, et fut approuvé. On convint de « faire toutes les décorations, mais sans toucher à la distribution de la salle », et cela petit à petit, sans emprunter[2]. Ce sage programme ne fut que partiellement exécuté. Du reste, le Collège ne perdit pas de vue les améliorations projetées en 1750. Encore en 1788, on le voit les poursuivre : il vote, à cette époque, des fonds pour réparer les fenêtres et les boiser en y ajoutant un vitrage à grands carreaux[3].

Les autres délibérations relatives aux bâtiments universitaires, qui nous sont parvenues, ne visent que des aménagements de moindre importance. En 1656, par exemple, le pri-

  1. Délib. du 13 mai 1750. A. V. D 34, fo 119.
  2. Délib. du 14 mai 1750, prise à la majorité de 18 voix contre 12. A. V. D 34, fo 120. — Délib. des 30 juin et 30 oct. 1753. On décide de faire grisailler le plancher et les bancs, ce qui n’avait pas encore été fait, parce que le bois n’était pas assez sec ; puis de faire une petite porte à la salle de l’Université par laquelle entreront les domestiques qui portent les robes des docteurs, pour qu’ils ne traversent pas la salle pendant les actes. A. V. D 34, fos 198 et 199.
  3. A. V. D 35, fo 320.