Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

intervient auprès du chancelier[1] et les lettres patentes du mois de juillet 1650 confirment l’Université d’Avignon dans la possession de ses privilèges séculaires[2]. On s’empresse de faire vérifier ces lettres au Parlement d’Aix[3]. Mais la lutte n’est point terminée. Les docteurs d’Aix continuent leurs tracasseries. En 1662, c’est un médecin de Fréjus, Clerc Viany, ancien gradué d’Avignon, qui en est la victime. Cette fois, l’occasion paraissant favorable, le Collège des docteurs d’Avignon prend fait et cause pour Viany. Le 22 septembre 1663, un arrêt du Conseil privé défend à l’Université d’Aix de troubler celle d’Avignon dans l’exercice de ses privilèges. Le 12 février précédent, Viany avait personnellement obtenu gain de cause[4].

Mais l’Université d’Aix n’accepte pas sa défaite et continue ses intrigues à Paris. Le Collège des docteurs d’Avignon doit encore envoyer auprès du roi députés sur députés, constituer procureurs sur procureurs[5]. Bientôt il en vient à pen-

  1. Lettre de Mazarin au chancelier de France, du 2 juin 1649. « Ayant appris que l’Université d’Avignon poursuit auprès de Mgr le chancelier des lettres particulières, par lesquelles ceux qui y prennent leurs degrés soient maintenus en la possession en laquelle ils ont toujours été de jouir des mêmes honneurs que les autres gradués des Universités de ce royaume, je n’ai pu refuser à l’ancienne affection que j’ai pour ce corps-là, que j’ai vu fort célèbre du temps que j’étais sur les lieux et qui ne l’est pas moins encore à présent, ce mot de recommandation, priant mondit sieur le chancelier de considérer favorablement ses raisons et l’assurant que je prendrai beaucoup de part à tout ce qu’il aura lieu de faire à son avantage. Le cardinal Mazarin. » A. V. D 30, fo 15.
  2. Lettres patentes de juillet 1650. A. V. D 162.
  3. Elles y furent enregistrées le 9 nov. 1650. A. V. D 30, fo 25.
  4. Délib. du Collège des docteurs des 13 oct. 1662, 13 fév. et 5 déc. 1663. A. V. D 30, fos 157, 160, 166. — Arrêt du Parlement de Provence défendant à tous médecins, chirurgiens et apothicaires de pratiquer publiquement, tant en la ville d’Aix qu’aux autres lieux de Provence, sans avoir satisfait aux statuts et règlements de l’Université (1663). — Arrêt du conseil privé du roi défendant à l’Université d’Aix de troubler celle d’Avignon dans l’exercice de ses privilèges. — A. V. D 163. Lettres patentes du roi du 13 fév. 1663, maintenant Viany dans le droit d’exercer de la médecine.
  5. Furent successivement députés à Paris pour cette affaire M. de Laurens,