Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/290

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du roi de France, les candidats aux grades désertaient Avignon et « il ne se passait presque plus de docteurs dans les diverses Facultés[1] ». Le Collège avise donc et, dès le 17 octobre 1684, M. Valin, avocat à Paris, est désigné pour suivre l’affaire et la « mener vivement[2] ». Comme il tarde à répondre, les trois Facultés s’impatientent et sur leur demande, le Collège députe à Paris un de ses membres, l’abbé de Guyon[3]. Sans perdre un temps précieux, M. de Guyon s’entend avec un autre avocat de l’Université, M. Payelle, pour rédiger un copieux mémoire à présenter au conseil d’État. Il y rappelle complaisamment — matière ordinaire des documents de cette sorte, — les titres séculaires de l’Université, l’éclat extraordinaire qu’elle jeta autrefois, les professeurs illustres qui, au xve et au xvie siècles, daignèrent y enseigner, les privilèges que les rois de France lui accordèrent, la justice enfin qui lui fut rendue contre les Universités d’Aix et de Valence. Il n’a garde d’oublier les sept collèges universitaires « pour rendre la chose plus remarquable et bien que les emplois de ces établissements fussent distincts de ceux de l’Université ». Il assure enfin que les études se poursuivent régulièrement à Avignon et que les examens y sont sérieux : l’Université est prête d’ailleurs à accepter tous les règlements, que le roi a faits ou fera pour les Facultés de son royaume[4]. Au surplus, le député d’Avignon sait que les causes les plus justes ne

  1. A. V. D 31, fo 172 (délib. du Collège des docteurs du 4 avril 1685).
  2. Délib. du Collège des docteurs du 17 oct. 1784. On prie M. de Tache d’écrire à M. Valin, à Paris, pour reprendre l’affaire, la mener vivement et obtenir révocation de l’arrêt. A. V. D 31, fo 167.
  3. Délib. du 4 avril 1686. On accorde à M. de Guyon 10 pistoles pour l’aller, 10 pour le retour et 10 par mois de séjour. On emprunte à M. de Vedeau, 50 pistoles pour le procès. A. V. D 31, fo 172.
  4. Lettre de l’abbé de Guyon, député de l’Université à Paris, à M. de Barthélémy, primicier (25 mai 1685). Mémoire remis à MM. Bignon et Le Pelletier. A. V. D 31, fos 176 et 177.