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Depuis longtemps en possession d’écoles presque célèbres, la ville d’Avignon s’intéressa d’abord très vivement à la prospérité de son Université. Toutefois, jusque vers 1475, les documents sont rares, qui nous montrent son action sur les études : à peine trouve-t-on quelques traces de ses largesses à l’égard des professeurs[1]. Les documents de ce genre abondent, au contraire, pour la fin du xve siècle et la première moitié du xvie. À cette époque, en même temps qu’elle s’occupe de fonder des écoles élémentaires[2], la municipalité appelle dans son Université des maîtres de grammaire, de rhétorique, de poésie, de logique et de philosophie, Achates Long par exemple, en 1491, et Gilles Bernardin, en 1497, rémunérés à raison de 100 ou 150 florins, sans parler du médecin Imberti venu, en 1480, à Avignon, pour y enseigner à la fois la philosophie et la physique[3]. Comme la Faculté de médecine avait

  1. Le 30 janvier 1377, le Conseil de ville décide de donner à chacun des cinq professeurs de l’Université 50 florins à provenir de l’argent des gabelles (Arch. munic. d’Avignon, Reg. des délibér. t. I, p. 95.)
  2. Voir notamment les délib. du Conseil de ville des 30 avril 1470, 14 oct. 1478, 16 oct. 1490, etc., relatives à la fondation d’écoles générales, pour l’entretien desquelles la ville traite avec M. Yves Lefrète, puis avec M. Jean de Saluces, puis avec d’autres régents. Ces écoles paraissent avoir été absolument distinctes de l’Université (Arch. mun. Reg. des délibérations, t. III, fo 247 ; t. IV, fo 172 ; t. V, fo 227.)
  3. Délib. du 17 sept. 1484. Article concernant les maîtres d’écoles de grammaire, logique et philosophie, qui ont offert de venir enseigner dans cette ville. Le Conseil nomme des députés, avec pouvoir de traiter de leurs appointements et de leur logement, en leur promettant aussi la franchise de droits de gabelle pour les denrées dont ils auraient besoin, pour eux et leurs familles. — Délib. du 14 mars 1491. Sur le rapport fait au Conseil que M. Achates Long, fameux rhétoricien, avait offert à la ville d’y fixer son séjour, si elle voulait lui faire un honnête avantage, et d’y enseigner la rhétorique, la grammaire et la poésie, ce qui pourrait y faire fleurir la littérature, il a été délibéré que MM. les consuls le feront examiner et que s’il est jugé aussi savant qu’on le suppose, on le retiendra ici, en lui établissant un honoraire de 60 florins par année. Le 8 août 1491, ces appointements sont portés à 100 florins par an. — Délib. du 14 mars 1497. Il a été décidé de donner un honoraire de 150 florins, pour cette année, au sieur Gilles Bernardin, qui enseigne la poésie dans cette ville et qui est très habile dans cet art. — Délib. du 8 mai 1480. Un traité est signé avec Guil-