Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/307

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Le premier de ces actes a un caractère spécialement financier. Pour des raisons longuement déduites et qui peuvent se résumer dans la nécessité de faire de sérieuses économies, le vice-légat réduit dans une notable mesure les dépenses municipales. Il rogne notamment les honoraires des officiers et agents municipaux, y compris les consuls, et supprime impitoyablement les repas, festins, collations, présents, gratifications et « régales », dont l’élection des consuls ou les fêtes publiques — si nombreuses à Avignon, — étaient l’occasion ou le prétexte. Même, les magistrats communaux ne recevront plus les torches et les flambeaux, qu’on leur distribuait d’habitude, la veille de Noël et de l’Épiphanie, et les bouquets qu’ils porteront aux processions solennelles ne seront plus ornés de rubans. On battra monnaie avec les offices des fonctionnaires et agents municipaux. Au décès des titulaires actuels, ces offices seront « vendus et délivrés au plus offrant et dernier enchérisseur et à qui fera la condition meilleure ». Le prix en sera employé à éteindre les dettes et emprunts. En attendant, toute coadjutorerie, résignation, démission, prorogation à temps ou à toujours, concernant lesdits offices, était formellement interdite et prohibée.

Le Clergé et l’Université avaient inspiré ces prescriptions rigoureuses. Le règlement du 11 juin leur ménagea d’autres satisfactions. En précisant les formes de l’administration municipale, il sanctionna les prétentions qu’ils avaient dès longtemps émises et accrut encore leur rôle dans les Conseils. Non seulement les députés des deux corps étaient maintenus dans leur droit d’assister à toutes les assemblées de l’Hôtel-de-Ville, mais nulle affaire importante ne devait être tranchée qu’après avis d’une commission spéciale, où ils étaient appelés[1]. Nulle délibération n’était réputée authentique, qui ne

  1. Règlement du 11 juin 1706. Art. 1.