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et licenciés en droit et en médecine, maîtres ès arts et en théologie (il sera question plus loin des étudiants) avaient dès longtemps formé, sous l’invocation de la Vierge, une confrérie dont la fête se célébrait le jour de l’Annonciation (25 mars.) Les statuts de cette confrérie ne nous sont parvenus que sous une rédaction du xve siècle ; ils règlent uniquement le tarif des cotisations annuelles et le cérémonial des funérailles des membres défunts ; mais nous savons, en outre, que chaque année les confrères élisaient parmi eux deux bailes qui étaient leurs agents d’exécution. Ils louaient une chapelle dans l’Église des Cordeliers et veillaient à son entretien. C’est là qu’avaient lieu les cérémonies de l’association savoir, le jour de l’Annonciation, une messe avec discours solennel, procession et distribution de gâteaux (plus tard de testons ou jetons) et, chaque année, une messe pour le repos de l’âme des confrères décédés[1].

Mais au xviiie siècle la confrérie était déjà en pleine décadence. Dès 1629, on remarque que ses affaires sont en mauvais

  1. Statuts de la corporation des docteurs de l’Université d’Avignon. (Fournier, 1342). La rédaction date probablement de la dernière moitié du xve siècle. Le primicier devait verser chaque année pour sa quote-part (pro predicta sua confratria) 6 gros, plus 2 sous pour son épouse, s’il était marié. Les docteurs et licenciés en médecine et ès arts de la dite Université, verseront 3 gros et 2 gros pour leurs épouses. Ceux qui ne seront pas mariés verseront 5 gros. Les écoliers admis dans la confrérie n’en verseront que 3. Les docteurs du collège pourront être forcés par le primicier de payer ces 5 gros. Au besoin une retenue sera opérée sur leurs émoluments. À l’avenir, quiconque sera fait docteur ou agrégé à l’Université versera un écu d’or à la confrérie ; le licencié ou maître en théologie devra, dès sa réception, remettre un florin au premier baile pour la confrérie ; tous paieront ensuite la taxe annuelle comme les autres confrères. Les non agrégés, s’ils habitent Avignon, verseront un florin ; s’ils sont de passage (transeuntes) 6 gros seulement. Le primicier devra exiger et faire parvenir cette somme au premier baile, sans quoi il devrait payer de sa poche. Quand un des docteurs agrégés viendra à mourir, ses héritiers paieront au premier baile un écu d’or au soleil. Moyennant quoi lesdits bailes assisteront aux funérailles du défunt avec des torches. Ce paiement sera fait dans l’année après la neuvaine. Les héritiers des docteurs défunts qui ne seront