XVI
Espion en activité de service ou en disponibilité, on n’avait jamais tant vu Esterhazy sur les champs d’exercice. Déjà, en 1893, il s’était fait envoyer aux écoles à feu, quoique sa qualité de major l’en dispensât[1]. En 1894, il demanda à y retourner, fût-ce à ses frais, ce qui lui fut accordé[2] ; tel est son zèle que, dans l’intervalle[3], quatre jours après avoir été désigné pour le camp de Châlons, il prend part à des manœuvres de brigade avec cadres, qui sont des exercices d’infanterie où, d’ordinaire, les seuls chefs de bataillon sont admis[4].
Cet excès d’ardeur étonna ses camarades[5]. Lui-même, par la suite, comprendra quelles charges en résultent contre lui : il alléguera alors qu’il a été envoyé d’office aux manœuvres de printemps[6] ; pour les écoles à feu, il niera d’abord y être allé, puis soutiendra n’y être allé qu’à cause du voisinage de Dommartin, « où
- ↑ Cass., I, 108, Picquart.
- ↑ Rapport du 17 mai 1894 : « MM. Walsin-Esterhazy, major, et Curé, chef de bataillon, sont désignés pour assister aux écoles à feu de la 3e brigade d’artillerie. M. le commandant Walsin-Esterhazy n’aura droit à aucune allocation. Ces officiers devront être rendus au camp de Châlons dans la journée du dimanche 5 août prochain. »
- ↑ Du 22 au 26 mai. (Rapport du 14 avril 1894 ; Procès Zola, II, 104 ; Cass., I, 22, Cavaignac ; II, 112, Esterhazy.) — Le 21 à Buchy, les 22 et 23 à Neufchâtel-en-Braye, les 24 et 25 à Aumale. Toujours en affaires, il télégraphie tous les jours à Paris.
- ↑ Procès Zola, II, 104, Picquart.
- ↑ Cass., I, 49, Picquart ; Cass., I, 407 ; Rennes, II, 239, Curé.
- ↑ Cass., II, 112, Instr. Ravary.