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CHAPITRE III

LE PETIT BLEU

I

Le ministère de la Guerre, sous le régime des assemblées, en subit les variations. Chacun de ses rapides titulaires amène avec lui son personnel, ses idées sur la mobilisation et la concentration, qu’il impose pour un trimestre, pour la durée d’une combinaison politique. Dix ans après la défaite, quand la blessure saignait encore, ce manque de suite inquiéta les esprits attentifs. Le remède au mal parut être d’installer, auprès du ministre, un autre chef qui n’aura pas été porté par le flux parlementaire et que le reflux ne remportera pas. La préparation des armées au combat sera son unique fonction. Il poursuivra de longs desseins. Tel a été Moltke à Berlin. Plein de cet exemple, Gambetta nomma Miribel à l’État-Major. Sa conception fut méconnue ; ce choix précipita sa chute[1].

  1. Voir mon Histoire du ministère Gambetta, 349 et suiv. suiv. Cass., I, 465, Trarieux, d’après Tornielli.