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L’ILE DU DIABLE


députés vinrent s’inscrire à l’Élysée. Les socialistes, toujours prêts à exploiter les scandales, répugnèrent à celui-ci ; d’ailleurs, ils n’y avaient nul intérêt, Félix Faure venant d’appeler les radicaux au pouvoir[1]. Mais, comme Drumont avait fait annoncer d’autres révélations sur d’autres membres de la famille présidentielle, parents ou alliés, des émissaires allèrent le trouver. Il s’était targué d’avoir des preuves ; il n’en parla plus.

    reines plus que légères ; il y a eu des empereurs dont les familles laissaient à désirer. Seulement, c’est chose convenue, les empereurs et les rois sont et font ce qu’ils veulent, tandis qu’un président de la République doit vivre dans la fameuse maison de verre… Déjà, un président de la République est tombé du pouvoir en expiation des fautes de son gendre, et nous voilà menacés d’en voir un second payer durement les erreurs de son beau-père. Les véritables honnêtes gens ont beau hausser les épaules, en s’indignant contre les diffamateurs : la flèche empoisonnée est dans la plaie. » (Figaro du 24 décembre 1895, La Vertu de la République.)

  1. « Je n’ai qu’un goût médiocre pour ces campagnes de diffamation où la vie privée des hommes publics est jetée en proie aux haines des partis… Puis, quelle raison pouvions-nous avoir à ce moment-là de marcher contre M. Félix Faure ? Il avait débuté par l’amnistie (de Rochefort). Et il venait d’appeler au pouvoir le ministère Bourgeois… » (Jaurès, Petite République du 15 octobre 1901.)