dait, selon Lauth et Junck, de la substitution d’Esterhazy à Dreyfus[1].
Pourquoi ces menaces à la cantonade[2] ? D’ailleurs, Picquart, très satisfait de l’accueil de Boisdeffre, qui le retint assez tard, ne retourna pas, ce soir-là, au bureau[3], et Lauth n’y était pas, puisqu’il venait de prendre le train pour Baie avec Henry.
Boisdeffre étant reparti le lendemain[4], Picquart mit le ministre au courant de ses recherches. Billot avait beaucoup de goût pour le chef du service des Renseignements, le tenait pour très intelligent et perspicace[5]. Comme Boisdeffre, il approuva la façon dont Picquart avait conduit son enquête, lui recommanda de la poursuivre, mais avec prudence[6]. Pourtant, il ne l’autorisa pas encore à demander au colonel Abria de l’écriture d’Esterhazy[7] ; Desvernine n’avait pu fournir encore qu’un échantillon insuffisant[8].
Henry paraît avoir continué à informer Esterhazy de tout ce qui se passait au bureau ; à peine revenu de Bâle, il lui conta l’entrevue avec Cuers, l’échec de cette dan-
- ↑ Instr. Fabre, 49, Lauth : « Nous avons même fait la réflexion : « Il a parlé de son dada au général, et il est probablement mécontent du résultat obtenu. »
- ↑ Cass., I, 165 ; Instr. Fabre, 104, 128, Picquart. Il dément, d’ailleurs, les propos que lui prête Lauth : « Paroles que je nie formellement. » C’est en parlant de l’affaire des fonds secrets que Picquart dit, mais un autre jour, à Gribelin, que le général de Boisdeffre ne voulait pas marcher. (Cass., I, 165.)
- ↑ Instr. Fabre, 104, Picquart.
- ↑ Ibid., 59, Boisdeffre.
- ↑ Rennes, I, 170, Billot.
- ↑ Cass., I, 550, Billot
- ↑ Ibid., 161, Picquart.
- ↑ Ibid., 154, Picquart : « Deux lignes, je crois. »
deffre, il était très excité et mécontent. Comme Lauth, je l’ai entendu s’écrier… » etc. (25). De même Gribelin (Instr. Tavernier, 18 oct. 1898). — Voir Appendice II.