a été offerte, en 1894, au rapporteur du conseil de guerre pour laisser planer un doute sur la culpabilité de Dreyfus[1] ; — Dupuy, mis en cause, se lève à sa place et nie avoir jamais connu cette tentative de corruption ; — que deux des experts, qui ont conclu en faveur du traître, ont reçu chacun cent mille francs, et qu’un autre expert, Teyssonnières, en a été informé par un haut fonctionnaire de la police[2] ; — « Cela, c’est un fait ! » crie un membre à gauche ; — que les Juifs, à La Rochelle, ont essayé de faire évader leur coreligionnaire et qu’ils eussent réussi sans le courage d’un officier, qui « dut le frapper pour le faire évanouir sur place » ; — que toute la société juive, les Rothschild et le grand-rabbin, tous parents de Dreyfus, et le directeur des moulins de Corbeil[3], ont intercédé en faveur de l’infâme, « menaçant et suppliant »; — enfin, que le capitaine Gendron a vainement dénoncé une espionne qui était liée avec le prisonnier de l’île du Diable[4].
Quant au principal des complices civils de Dreyfus, c’est son beau-père, Hadamard, qui a été suivi au ministère de la Guerre à Rome où il a remis des documents concernant la défense des Alpes et le camp retranché de Nice. Mais Castelin ne prononça les noms ni de Weil[5] ni d’Esterhazy. Billot respira.
- ↑ Libre Parole du 13 décembre 1894. (Voir t. Ier, 345.)
- ↑ Castelin le nomma : Puybaraud, directeur du service des recherches. Or, en 1894, Puybaraud avait fait observer au préfet de police, Lépine, que Teyssonnières était un expert discrédité, indigne de confiance.
- ↑ Moïse Dreyfus, homonyme seulement du capitaine.
- ↑ Il s’agit de Mme Déry, nullement espionne, chez qui Gendron et Dreyfus avaient fréquenté. (Cass., II, 42 ; Rennes, II, 67, Gendron.) — Voir t. Ier, 165. — Castelin, comme je l’ai dit, avait été documenté par Henry.
- ↑ Il incrimina, en revanche, l’ancien lieutenant de vaisseau Émile Weyl, rappela ses procès avec la Libre Parole. (Voir p. 129.) Il réclama des poursuites contre lui.