Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1903, Tome 2.djvu/702

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
692
HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


Guerre[1]. Mathieu y consentit[2].

  1. Procès Esterhazy, 152 ; Procès Zola, I, 115, Scheurer.
  2. Il écrivit en ces termes à Billot :
    « Monsieur le Ministre,.

    « La seule base de l’accusation dirigée en 1894 contre mon malheureux frère est une lettre missive, non signée, non datée, établissant que des documents militaires confidentiels ont été livrés à un agent d’une puissance étrangère.

    « J’ai l’honneur de vous faire part que l’auteur de cette pièce est M. le comte Walsin-Esterhazy, commandant d’infanterie, mis en non-activité pour infirmités temporaires au printemps dernier.

    « L’écriture du commandant Esterhazy est identique à celle de cette pièce. Il vous sera très facile de vous procurer de l’écriture de cet officier.

    « Je suis prêt, d’ailleurs, à vous indiquer où vous pourriez trouver des lettres de lui, d’une authenticité incontestable et d’une date antérieure à l’arrestation de mon frère.

    « Je ne puis pas douter, Monsieur le Ministre, que, connaissant l’auteur de la trahison pour laquelle mon frère a été condamné, vous ne fassiez prompte justice. »

    Mathieu Dreyfus dénonçait Esterhazy comme l’auteur de la trahison ; Demange lui avait dit : « Puisque vous n’avez que l’écriture, bornez-vous à dénoncer M. Esterhazy comme l’auteur du bordereau, et n’allez pas plus loin. » (Procès Zola, I, 378, Demange.)