Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1903, Tome 3.djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
343
LE PROCÈS DE ZOLA


Labori, puis Albert Clemenceau répliquèrent, celui-ci très calme, en quelques mots précis, exacts, d’autant plus forts ; celui-là, tout à l’opposé, par une envolée de phrases sonores, impétueux, avec un air de défi : « Vous croyez que cela (l’arrêt demandé par le ministère public) va étrangler le débat ? Allons donc ! C’est comme si l’on voulait se placer au milieu d’un torrent pour l’empêcher de couler ! » Il affirma la connexité, l’indivisibilité entre les diverses accusations portées par Zola.

Les trois experts. Belhomme, Varinard et Couard, avaient intenté, pour leur propre compte, un procès à Zola, mais devant le tribunal correctionnel, où la preuve n’est pas admise. Ils lui réclamaient trois cent mille francs[1].

Leur avocat. Cabanes, émit, en outre, la prétention d’intervenir dans l’instance. Cela fut rejeté par la Cour, mais les conclusions du ministère public sur le débat restreint furent adoptées[2].

La défense eût pu se pourvoir aussitôt contre cet arrêt, demander à la Cour de cassation le plus grand champ de bataille. Elle accepta de combattre dans ce défilé.

III

On a vu que ce débat, si étroitement cantonné par

    minelles (compte, rendu du Figaro) ; Séverine, Vers la Lumière (compte rendu de la Fronde) ; Bonnamour (G. Bec), Le Procès Zola, compte rendu de l’Écho de Paris.

  1. Assignation du 21 janvier 1898.
  2. Arrêt du 7 février. — La légalité de l’arrêt fut contestée par Manau devant la Cour de cassation ; le moyen ne fut pas admis, mais par cette raison que le pourvoi, contre un arrêt interlocutoire, doit être fait dans les trois jours. Procès Zola, II, 459, Chambaraud ; 484, Manau.)