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CHAPITRE VIII

MORT DE LEMERCIER-PICARD

I

Ainsi, l’acte héroïque de Zola avait abouti à une nouvelle défaite, très lourde après tant de déclamations sur le jury, sur les douze citoyens libres qui représentent la France. Donc le peuple, après l’armée, condamnait Dreyfus, et, cette fois, après un grand débat public, en plein jour. De fait, si le peuple eût été consulté directement, il eût condamné d’acclamation.

Il n’y avait pas à distinguer entre Paris et la province. La joie fut générale quand le verdict fut connu.

Les cercles militaires, comme pour une victoire, arborèrent le drapeau.

Les avocats de Grenoble et de Tours votèrent des félicitations à l’armée ; ceux du Mans, à l’unanimité, une adresse à Mercier. Le jury de l’Ardèche, d’autres encore, adressèrent leurs félicitations au jury de la Seine « pour sa fermeté patriotique[1] ».

  1. Temps des 20 et 26 février 1898. — Les avocats de Lyon avaient fait leur manifestation le 22, sans attendre la fin du procès.