« Les pièces n’étaient pas cotées, et il n’en existait pas de bordereau[1]. »
Quatre seulement (si Henry, cette fois, ne pratiqua aucune suppression) étaient relatives à l’incident dénoncé par Loverdo : la démission de François Zola, une lettre détaillée du colonel Combe, chef de la légion étrangère, une autre, fort courte, du général Trézel, maréchal de camp et chef de l’État-Major à Alger, et un rapport du duc de Rovigo, commandant en chef du corps d’occupation, au ministre de la Guerre.
Le colonel Combe, ancien soldat de l’Empire, qui s’était exilé volontairement en Amérique après Waterloo et n’était rentré en France que depuis la Révolution de juillet[2], s’exprimait sur le cas de François Zola avec une grande violence. S’il convenait qu’une femme était au fond de l’affaire, il n’y trouvait aucun motif d’indulgence pour celui qu’il appelait « le vil instrument de toutes les turpitudes humaines » ; la présence d’un tel « individu » dans l’armée « eût souillé les regards des guerriers qui tiennent et estiment l’honneur » ; son devoir, enfin, lui commandait de mettre le ministre en garde contre les protestations de l’intrigant, quand il reviendrait à Paris et ne manquerait pas de se présenter « comme une malheureuse victime de chefs iniques[3] ».
Ainsi l’insulteur de l’armée qu’était Zola avait pour
- ↑ Déclarations de Raveret et d’Hennet.
- ↑ Michel Combe était colonel du 17 janvier 1815 : il commanda, en février 1832, le corps expéditionnaire d’Ancône et fut blessé mortellement, le 13 octobre 1837, à l’assaut de Constantine ; il mourut le 15. (Camille Rousset, L’Algérie de 1830 à 1848, II, 288).
- ↑ Voir Appendice III.
des plus notoires apologistes des traîtres ou sur leur parenté ». Le dossier fut restitué par Henry le 8 juin. (Note signée Raveret).