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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


nature des questions posées par Lœw, les témoins militaires, doués d’une très grande perspicacité, ont pu et dû parfaitement comprendre que le président n’ajoutait qu’une foi relative à leurs dépositions. » Cependant, il démentit que Lœw se fût querellé avec Cuignet ou qu’il eût émis la prétention de faire assister Manau, sans consulter la Chambre, à l’audition du représentant de Freycinet, alors que Cuignet avait fait un rapport sur cet incident qui n’avait jamais existé[1].

Dupré se déclara « solidaire avec la chambre dont il s’honorait de faire partie ». Il est faux que le président Lœw ait « dérouté, interrompu, intimidé » les différents représentants de l’État-Major ; la Chambre criminelle les a entendus, « sans broncher, pendant dix-huit séances ». Il est faux que Lœw ait manifesté des sentiments d’hostilité envers les officiers ; « c’est le contraire de la vérité »[2].

Bien que Chanoine fût convenu qu’il avait refusé à Manau le dossier secret, Cavaignac maintint son accusation : Le procureur général, quand il a, pour la seconde fois, réclamé le dossier, a dit que c’était seulement « pour éclairer sa conscience » ; or, il avait déjà déposé son réquisitoire introductif ; donc, « le parti pris est avéré ». Il reprocha encore à Bard de s’être inquiété des conditions où était arrivé le Bordereau et d’avoir prétendu qu’il n’existait pas de documents contemporains des aveux[3]. — En effet, c’étaient des faux.

Quesnay avait désigné lui-même cinq témoins militaires. Chanoine et l’intendant Peyrolles déclarèrent que la Cour avait été absolument courtoise à leur égard ;

  1. Enq. Mazeau, 60, Sallantin ; 68, Sevestre. (26 janvier.)
  2. Ibid., 58, Dupré.
  3. Ibid., 25, Chanoine ; 33, Cavaignac.