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RENNES


celle-ci : « Quelques modifications ont été apportées aux centres de fabrication », c’est-à-dire, non du dispositif des troupes de couverture, mais des boulangeries de campagne[1]. — Si Dreyfus n’a pas répondu à l’invitation du commandant Ducros, lui offrant de visiter l’atelier de Puteaux[2], cela ne démontre pas qu’il ait été accusé à tort d’indiscrétion et de curiosité suspecte, mais « qu’il savait déjà que Mercier avait préféré au canon Ducros, dès lors sans intérêt, le canon du colonel Deport[3] ». — « Dreyfus devait croire qu’il irait aux manœuvres » (en septembre) ; « il paraissait plus spécialement désigné qu’un autre, parce qu’il était attaché à la section des manœuvres ». Or, Dreyfus savait depuis le mois de mai qu’il n’irait pas aux manœuvres ; il en avait été instruit, ainsi que tous ses camarades, par une circulaire signée de Boisdeffre et de Gonse, que Mercier n’avait pas ignorée[4], et les officiers du 3e bureau (opérations militaires et instruction générale de l’armée) ne sont pas « plus désignés » pour aller aux manœuvres[5] que ceux du 4e (étapes et chemins de fer) ou du 2e (organisation et tactique des armées étrangères). — « Le fameux papier pelure, quoi qu’en

  1. « Je demeure d’accord que si on cherche ces paroles (J’en condamne la pratique) dans Lepsius au nombre de 82 où vous les citez, on les y trouvera. Mais que dira-t-on, mes Pères, quand on verra en même temps qu’il traite en cet endroit d’une question toute différente de celle dont nous parlons, et que, l’opinion, dont il dit en ce lieu-là qu’il en condamne la pratique, n’est en aucune sorte celle dont il s’agit ici, mais d’une autre toute séparée ? » (Provinciales, XIIIe lettre.)
  2. Voir t. IV, 516.
  3. Rennes, I, 116, Mercier.
  4. Ibid., 132. — Circulaire du 17 mai 1894, signée Gonse (Rennes, III, 289.)
  5. La section prépare les manœuvres au ministère même, mais ne se déplace pas.