Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1905, Tome 5.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
34
HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


Sérénissime le prince Nicolas-Esterhazy, baron de Galantha », qui lui faisait interdiction « de prendre en aucune occasion le titre de comte, de porter les armes de la famille hongroise » et de se servir du nom qu’il avait sali, « sans y joindre celui de Valsin[1] ».

V

À chaque démenti trop brutal des faits, les meneurs contre la Revision changeaient seulement de système, mais Dreyfus restait le traître : c’était le dogme, la chose sacrée.

Le succès de leur dernière opération, préparée d’ailleurs, comme on l’a vu, de longue date : renier Esterhazy et d’autant plus s’acharner contre le malheureux juif, ne comporte plus d’explication honorable ; la seule réponse satisfaisante, c’est la moralité ou la mentalité inférieures alors chez la plupart des catholiques. Le prêtre, qui en convient, ajoute : « Il faut avoir passé par certains milieux, même intellectuels, même sacerdotaux, pour savoir à quel point l’Affaire avait égaré la conscience chrétienne ; il s’est rencontré des chrétiens pour reprocher au Christ d’avoir fait dans son œuvre la part trop grande à la charité… Il y eut véri-

    venu le trouver, « lui écrivait instamment dans le même sens ». (Dép., Éd. de Bruxelles, 114.) Laguerre et Cabanes se réfèrent fréquemment à Lasies : « Il vous porte un vif intérêt et fera le possible pour faire partager cet intérêt. » (4 février, 6 mars, etc.)

  1. Requête du 23 mars. Le prince Esterhazy confia sa cause à Félix Decori et intenta une action analogue contre Christian. Celui-ci, ruiné par son cousin, réclama l’assistance judiciaire, (12 avril.)