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RENNES


nouveau et le choix du moment en doublait l’importance. C’était la conscience allemande qui se libérait une dernière fois.

Le 9, avant l’audience, la dernière du procès, Paléologue communiqua lui-même la note aux juges[1], c’est-à-dire que le gouvernement de la République y ajoutait sa signature.

XXIV

L’obscure apparition de Cernuski ne fut qu’un épisode du procès finissant. De part et d’autre, on ne pouvait se résigner à cesser le combat. Surtout les officiers, dans cette lutte judiciaire, si contraire, semble-t-il, à leur tempérament professionnel, se montrèrent infatigables. Ce que les docteurs du nationalisme, Barrès, Maurras, Soury, admirent avant tout chez Mercier, c’est « sa puissante dialectique », « sa solide raison », ses qualités de « logicien » et de « psychologue », « grâce auxquelles la France fut sauvée », Dreyfus condamné à nouveau[2]. Ils lui en garderont « une reconnaissance infinie ». « Leur piété, leur enthousiasme pour ce

  1. Cass., IV, 203.
  2. Soury, Campagne nationaliste, 81 : « J’étais à Rennes le jour où notre grand ami, M. le général Mercier, envers qui vous connaissez ma piété, trouva le diagnostic de superposition des souvenirs… La haute intelligence de ce savant, de cet officier loyal entre nous… Tous nos officiers supérieurs se révélèrent, à Rennes, des esprits de premier ordre… etc. » — Ailleurs : « En écoutant nos généraux, j’ai eu la révélation d’un monde d’esprits supérieurs… Ma piété, mon enthousiasme pour une grande et haute intelligence, telle que celle du général Mercier, sont infinis. » (71). — De même Maurras, Action française de septembre 1899 ; Barrès, loc. cit., 155, 185, etc.