sième livre, un carnet à souche, que le reçu de Mareschal portait originairement la date, non du 16, mais du 21 août.
Tant d’irrégularités pour une si grosse affaire, ces pertes singulières de mémoire suivies, au moins chez Mareschal, de souvenirs si minutieux, la présence de Przyborowski au ministère de la Guerre, constatée par ses reçus, à la même époque, permettaient tous les soupçons. Les officiers affirmaient avoir communiqué aux deux sous-chefs d’État-Major, les généraux de Lacroix et Delanne, leur opération avec Austerlitz. Or, de Lacroix ne se souvenait de rien[1] et Delanne avait bien signé l’autorisation de prélever 20.000 francs sur la réserve, mais seulement « pour assurer les besoins du service courant » et « sans demander d’explications[2] ». Brault, le chef d’État-Major, était alors absent et il était mort deux mois après.
Baudouin n’avait pas attendu les dépositions des deux généraux. Dès qu’il connut les aveux de Dautriche, il en avisa André, lui représentant « que la falsification des relevés de comptes n’avait d’autre but que de corroborer les précédentes déclarations de ce témoin et de tromper la justice ». André, sans plus de réflexion, fit donner par le gouverneur de Paris, Dessirier, l’ordre d’ouvrir une instruction contre l’archiviste et de l’inculper de faux. Dautriche, arrêté le jour même, deux jours après sa déposition devant Atthalin, fut écroué au Cherche-Midi (28 mai).
L’instruction fut donnée au capitaine Cassel, que