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Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, Eugène Fasquelle, 1908, Tome 6.djvu/401

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LA REVISION


II

Moins d’un mois après ces incidents, huit jours après la fin du procès Dautriche, André donna sa démission, avançant la chute de Combes (15 novembre 1904).

Nous l’avons vu entrer au ministère de la Guerre à une heure troublée, où l’armée fermentait encore. L’opinion républicaine continuait à s’inquiéter de l’hostilité, déclarée ou latente, des officiers et cherchait aux problèmes militaires des solutions démocratiques. La réduction de la durée du service à deux ans, la suppression des conseils de guerre, l’amélioration du sort matériel du soldat, plus d’humanité dans les règlements, plus d’intelligence, chez l’officier, de son rôle social dans le service militaire universel[1], la réforme des commissions de classement, seules distributrices des grades, autant de questions pressantes, autant d’efforts.

Le problème de l’avancement au choix, difficile en tout temps et sous tous les régimes, était devenu aigu sous la République. La politique s’y était mêlée sous les régimes précédents, mais pour favoriser leurs amis les plus zélés. Au contraire, sous la République, c’était ses adversaires qu’elle privilégiait. La grande majorité de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie, qui ne s’était point ralliée, exclue des fonctions publiques ou s’en excluant elle-même, avait dirigé ses fils vers l’ar-

    des pétitions (25 octobre 1904). Les rapports médicaux ne furent communiqués à Cuignet qu’après la chute d’André.

  1. Du rôle social de l’officier dans le service militaire universel, par le commandant (depuis général) Lyautey, dans la Revue des Deux Mondes du 15 mars 1891.