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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


tilleurs et cuirassiers, par des conversions successives, sont allés se masser au fond de la Cour. Les commandements retentissent : Pour défiler ! En avant, marche ! Les troupes défilent aux sons des fanfares.

Quand le dernier peloton a disparu sous la voûte, le général serre encore une fois la main de Dreyfus.

Les assistants se pressent vers lui. Les cris reprennent : « Vive Dreyfus ! » Dreyfus, d’une voix étranglée : « Non, Messieurs, non, je vous prie… » Mais les mots lui manquent, les lèvres remuent seulement.

Alors un jeune homme fend la foule, se précipite dans les bras du commandant Dreyfus : « Père ! père ! »

Tout le monde s’écarte.

Dreyfus pleure.


Cap Martin, 12 janvier 1908.