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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


Peu clair ! — Les relations directes sont bien compromettantes pour moi. « Éviter de négocier personnellement », comme je l’ai déjà fait (?) ou avais l’intention de le faire, car « apporter ce qu’il possède » prouve qu’il y aura des entrevues. (Comparer la lettre incriminée : « Sans nouvelles… me voir. ») « Absolue… (?) », « secret trop long », « puissance » peu compréhensible. (Douteux, réservé). N’ayons aucun rapport avec les corps de troupes.

N’attachons de valeur qu’à ce qui provient du Ministère.

Résumé. — 1° Un officier fait des propositions de trahison à A ; 2° celui-ci se méfie, il lui faut des garanties ; il ne négociera pas lui-même et se contentera de se faire apporter les documents. L’officier ne se nomme pas, puisque A a des doutes sur son identité ; 3° A pose en principe : si c’est un officier de troupes, c’est inutile d’entrer en rapports ; si c’est un officier du Ministère, alors seulement les documents ont de la valeur.

Conclusion. — 1° A tire des renseignements du Ministère, puisqu’il fait fi des renseignements qui pourraient provenir d’une autre source ; 2° mais il y a peut-être un officier de troupe qui lui a fait des propositions ; 3° applicable aux deux cas.

B. 1re  lettre de B à A écrite fin janvier 1894, probablement le 31.

(Texte joint).

Commentaire. — Il s’agit d’une question de mobilisation. Un officier appartenant ou ayant appartenu au 1er  Bureau de l’État-Major de l’armée ait bien qualité pour y répondre.

La lettre du colonel Davignon dont il est question ici est datée du 4 février. — B avait donc écrit déjà quand il a expédié la lettre ci-jointe. On ne peut faire que des conjectures sur l’interversion des dates de ces deux lettres. Peut-être B aura-t-il réfléchi avant d’envoyer sa lettre au colonel Davignon, et ne l’aura expédiée que quelques jours plus tard, après avoir parlé à A. Peu importe, d’ailleurs, pour les conclusions à tirer.