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APPENDICE


IV

Note de Casimir-Perier sur son entretien avec le comte de Munster, ambassadeur d’Allemagne, le 6 janvier 1895.

En me remerciant de le recevoir, le comte de Munster m’a rappelé sa démarche de la veille auprès du Président du Conseil et la communication du prince de Hohenlohe.

J’ai répondu que le Président du Conseil m’avait remis le texte de ce télégramme[1]et que nous avions rapidement parlé de la question qu’il traite. J’ai aussitôt ajouté que le texte du télégramme m’avait quelque peu surpris ; qu’il est un peu insolite, puisqu’il fait directement appel au Président de la République et presque à la loyauté de l’homme privé ; que je pourrais, que je devrais peut-être, étant donné notre Constitution, décliner l’entretien et prier l’ambassadeur de conférer avec le Président du Conseil ; mais que le souvenir de mes relations antérieures avec le comte de Munster, mon estime pour lui, mon désir de faciliter sa tâche, me déterminaient à accepter une conversation que je refuserais légitimement à un autre.

  1. Sa Majesté l’Empereur, ayant toute confiance dans la loyauté du Président et du Gouvernement de la République, prie Votre Excellence de dire à M. Casimir-Perier que, s’il est prouvé que l’ambassade d’Allemagne n’a nullement été impliquée dans l’affaire Dreyfus, Sa Majesté espère que le Gouvernement de la République n’hésitera pas de le déclarer.

    Sans une déclaration formelle, la légende que la presse continue de propager sur le compte de l’ambassade d’Allemagne subsisterait et compromettrait la position du représentant de l’Empereur.

    Signé : Hohenlohe.