L’accusé « avait eu des relations intimes avec plusieurs femmes du demi-monde ».
Une nouvelle note de Lépine, postérieure de quelques jours, qui exprimait des doutes sur les aventures galantes prêtées à Dreyfus[1], n’arriva pas davantage au dossier.
Il sera, dès lors, avéré que Dreyfus a été un joueur notoire, perdu de vices, et que tous ses démentis, toutes ses protestations sont d’un imposteur.
On avait ainsi réponse à qui s’inquiétait du mobile du crime. Comment expliquer l’inexplicable ? Par le mensonge.
V
Mais l’affaire importante, capitale, c’est le dossier secret.
Mercier a beau rassurer ses collègues[2], il reste inquiet ; de même, tous ceux qui l’entourent, Boisdeffre, Gonse, Sandherr. Du Paty lui-même ne réussit pas à cacher ses craintes sous son effrénée propagande ; Picquart continue à le voir « de plus en plus anxieux sur l’issue de l’affaire[3] ».
Où il n’y avait rien qu’une ressemblance d’écriture, l’instruction de D’Ormescheville ne trouvait pas plus que l’enquête de Du Paty.
La première audience de D’Ormescheville n’avait pas duré cinq minutes. Il avait montré à Dreyfus la