plus inquiétantes de l’ambassadeur d’Allemagne. Il écarte le danger présent.
Politique constante de ces hommes qui représentent la République. À l’exemple de Louis XV, ils ajournent le déluge.
Lebrun-Renaud eut encore à essuyer les reproches du commandant de la garde républicaine, le colonel Risbourg, qui « le reçut fort mal » et l’interrogea à son tour. Il commença une longue histoire, « où il était question des colonies, d’élevage, du bordereau, des paniers de certaine ambassade où l’on avait ramassé des documents ». Risbourg « énervé » l’interpella : « Monsieur, précisez ! Avez-vous reçu des aveux[1] ? » Le capitaine balbutia la phrase qui avait paru dans les journaux de la veille[2].
Il déposera plus tard qu’en rentrant à la caserne[3], il aurait inscrit sur son carnet cette même formule qu’il avait tue au Président de la République et que son chef avait eu tant de peine à lui arracher, comme étant tout ce qu’il avait retenu de sa conversation avec Dreyfus[4]. Quoi ! il n’inscrit ses sou-
- ↑ Cass., I, 284, Risbourg.
- ↑ « Le ministre sait bien que, si j’ai livré des documents à l’Allemagne, c’était pour en avoir de plus importants. »
- ↑ Rennes, III, 76 : « Le président : Vous avez écrit le jour même ? — Lebrun-Renaud : Non, mon colonel, le lendemain vers trois heures, en sortant de chez le colonel Risbourg. (Mouvement prolongé.) » — Le 4 juillet 1898, quand Lebrun-Renaud remit à Cavaignac la feuille détachée, il lui fit la même déclaration. (Cass., II, 341.)
- ↑ Lebrun-Renaud raconte, dans ces mêmes dépositions, qu’à la fin de l’année, il détruisit son carnet, mais n’en garda que
lui sont attribuées par certains journaux relativement à une conversation avec l’ex-capitaine Dreyfus. Le capitaine Lebrun-Renaud a certifié au ministre qu’il n’a fait aucune communication à aucun organe ni représentant de la presse. »