nous n’avons jamais dit que Dreyfus eût eu des rapports directs avec l’ambassade d’Allemagne[1]. » Gonse, un instant après, fit la même remarque, ajoutant : « Vous savez bien que c’était Panizzardi l’intermédiaire ! »
Le plus fameux des faux d’Henry procédait de la même idée ; c’est une lettre de Panizzardi à Schwarzkoppen : « Si…, je dirai que jamais j’avais de relations avec ce juif. C’est entendu. Si on vous demande, dites comme ça, car il ne faut pas qu’on sache jamais, personne, ce qui est arrivé avec lui. »
Quand Paléologue objectait à Henry la dépêche du 2 novembre, Henry lui montrait son faux.
De même, les journaux inspirés. Ainsi, l’Écho de Paris du 25 avril 1898 expose dans un article que le colonel de Schwarzkoppen « est très à son aise pour donner sa parole de gentilhomme qu’il n’a jamais connu Dreyfus ». Il était trop « en vue et trop prudent pour opérer lui-même ; il se servait d’un intermédiaire, lequel était un autre attaché militaire ». Et l’Écho donne les noms d’emprunt, « masculin et féminin », sous lesquels ils s’écrivaient : « Alexandrine », « Chien de guerre », « Maximilienne ».
XI
la confection du dossier secret
Il est intéressant de noter les versions successives de Mercier sur le dossier secret :
1o Le 9 février 1898, à la troisième audience du procès Zola, Mercier, sur le fait de la communication de pièces en chambre du conseil, déclare « n’avoir pas à répondre[2] », mais il affirme « que Dreyfus a été justement et légale-