Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, I.djvu/11

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car elle l’était en effet ; elle avait pour moi tout l’attachement d’une véritable mère ; le ciel, sourd à ses vœux, lui avait refusé un fruit de son hymen, et j’étais devenu son cher enfant, en son lieu et place. Il faut dire aussi que j’étais un vrai phénix pour mon âge : je volais supérieurement les fruits du jardin ; je savais décrêmer les jattes de lait, le plus joliment du monde ; je dénichais les œufs comme un renard. À ces talens agréables, j’en joignais encore de plus utiles : je savais mener les vaches aux champs, et préserver les bleds de leurs incursions ; je savais pareillement, à l’aide d’une grande baguette, conduire un troupeau