Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, I.djvu/19

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Sophie se trouvant sans guide dans un âge dangereux, son père avait pris le parti de la rappeler auprès de lui. Elle avait alors quatorze ans, et j’en avais tout au plus seize ; cependant, dès le premier abord, la vue de ses charmes naissans fit sur moi une impression qui ne devait finir qu’avec ma vie ; en effet, dans l’espèce de désert que j’habitais, je n’avais jamais rien vu de si beau : toutes les grâces de la jeunesse et de la beauté se trouvaient réunies à celles de l’esprit : une figure séduisante, des traits charmans, quoiqu’irréguliers, un air de vivacité, mêlé tout à la fois de mélancolie, et une empreinte de dignité, répan-