Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, I.djvu/39

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que son maître était parti, nous répétions ensemble les morceaux qu’il lui avait fait exécuter. Ô ! combien étaient doux les momens que je passais auprès de cette fille céleste ! combien j’étais heureux lorsqu’elle prenait la peine de me faire répéter ce qu’elle venait d’apprendre elle-même ! J’étais hors de moi-même et sur le point de tomber à ses pieds, en lui avouant l’état de mon ame, mais j’étais toujours retenu par la crainte et le respect : cette retenue pour un amant est un véritable supplice, mais de quoi ne rend pas capable l’appréhension de déplaire à un objet adoré ! je préférais souffrir, plutôt que de m’attirer son indignation.