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Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, I.djvu/77

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me fait signe de la main de fuir ; j’obéis, quoiqu’à regret ; et, tout en lui lançant un regard de douleur et d’amour, je m’éloignai de ce lieu funeste. Je marchai long-temps dans les champs, sans savoir où mes pas me conduisaient. Ce fut lorsque je perdis de vue les tours du château, que l’horreur de ma situation vint se présenter à mon imagination dans toute sa force : je me figurais la malheureuse Sophie enfermée, ou en butte à toute la colère d’un père irrité. Moi-même, sans asyle, sans protection, sans amis, sans autres compagnons que les remords qui m’accablaient, je fus, pendant un moment, livré au plus affreux dé-