Page:Joseph Rosny - Firmin ou le Jouet de la fortune, 1798, I.djvu/89

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maine. Il calculait, avec un effroyable plaisir, le nombre des victimes qu’il sacrifiait. Il n’était aucune sorte de vexations qu’il n’exerçât sur elles avant de les envoyer à l’échafaud : il faisait assister la fille au supplice du père, il forçait le frère à contempler celui de la sœur. Ses désirs étaient des ordres, ses ordres étaient des arrêts de mort. Il visitait les prisons avec un rafinement de jouissance digne de lui. Lorsqu’un détenu expirait de misère avant sa condamnation, ce misérable rugissait comme un lion qui laisse échapper sa proie. Ses parens, ses amis, ses bienfaiteurs, tous avaient succombé sous le poids