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Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/106

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III.

On connaît Dieu par la piété, seule modification de notre âme par laquelle il soit mis à notre portée et puisse se montrer à nous.

IV.

Nous croyons toujours que Dieu est semblable à nous-mêmes : les indulgents l’annoncent indulgent ; les haineux le prêchent terrible.

V.

Tout ce qui est très-spirituel, et où l’âme a vraiment part, ramène à Dieu, à la piété. L’âme ne peut se mouvoir, s’éveiller, ouvrir les yeux, sans sentir Dieu. On sent Dieu avec l’âme, comme on sent l’air avec le corps.

VI.

* Oserai-je le dire ? On connaît Dieu facilement, pourvu qu’on ne se contraigne pas à le définir.

VII.

On ne comprend la terre que lorsqu’on a connu le ciel. Sans le monde religieux, le monde sensible offre une énigme désolante.