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Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/107

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VIII.

Tout ce qui présente à l’homme un spectacle dont il ne peut déterminer ni la cause ni les bornes, le conduit à l’idée de Dieu, c’est-à-dire de celui qui est infini.

IX.

Le Dieu de la métaphysique n’est qu’une idée ; mais le Dieu des religions, le Créateur du ciel et de la terre, le Juge souverain des actions et des pensées, est une force.

X.

L’univers obéit à Dieu, comme le corps obéit à l’âme qui le remplit.

XI.

Le monde a été fait comme la toile de l’araignée : Dieu l’a tiré de son sein, et sa volonté l’a filé, l’a déroulé et l’a tendu. Ce que nous nommons le néant, est sa plénitude invisible ; sa puissance est un peloton, mais un peloton substantiel, contenant un tout inépuisable, qui se dévide à chaque instant, en demeurant toujours entier. Pour créer le monde, un grain de matière a suffi ; car tout ce que nous voyons,