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si nous lui donnons tout entier ce qui peut nous rester de sain.

XXX.

Il faut aller au ciel ; là sont dans leurs types toutes les choses, toutes les vérités, tous les plaisirs, dont nous n’avons ici-bas que les ombres. Telle est la suprême beauté de ce monde, que bien nommer ce qui s’y trouve, ou même le désigner avec exactitude, suffirait pour former un beau style et pour faire un beau livre.

XXXI.

Au delà du monde et de la vie, il n’y a plus de tâtonnement. Il n’y a qu’inspection, et tout ce qu’on regarde est vérité.

XXXII.

Il me semble que dans cet avenir lointain d’une autre vie, ceux-là seront les plus heureux qui n’auront pas eu dans leur durée un seul moment qu’ils ne puissent se rappeler avec plaisir. Là haut, comme ici-bas, nos souvenirs seront une part importante de nos biens et de nos maux.

XXXIII.

Le ciel est pour ceux qui y pensent.