Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/153

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Le corps est la baraque où notre existence est campée.

Ce n’est guère que par le visage qu’on est soi. Le corps montre le sexe plus que la personne, l’espèce plus que l’individu.

Au-dessous de la tête, des épaules et de la poitrine commence l’animal, ou cette partie du corps où l’âme ne doit pas se plaire.

Il y a, dans le visage, quelque chose de lumineux, qui ne se trouve pas dans les autres parties du corps.

Le sourire réside sur les lèvres ; mais le rire a son siége et sa bonne grâce sur les dents.

Il y a, dans les yeux, de l’esprit, de l’âme et du corps.