Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/188

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Quand on a trop craint ce qui arrive, on finit par éprouver quelque soulagement, lorsque cela est arrivé.

Toutes les passions cherchent ce qui les nourrit : la peur aime l’idée du danger.

Le sentiment rend insipide tout ce qui n’est pas lui ; c’est là son inconvénient. C’est aussi le grand inconvénient du plaisir : il dégoûte de la raison.

Celui qui craint les plaisirs vaut mieux encore que celui qui les hait.

Il entre, dans toute espèce de débauche, beaucoup de froideur d’âme ; elle est un abus réfléchi et volontaire du plaisir.

La crainte est la grâce de la débauche.