Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/189

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Rien ne rapetisse l’homme comme les petits plaisirs.

Les plaisirs des grands, quand ils sont bruyants et gais, sont, pour les habitants de la campagne, un spectacle qui les réveille, les réjouit, exerce leur esprit, anime leurs conversations, et leur fait trouver plus de joie dans la vie.

L’homme qui chante lorsqu’il est seul, et, pour ainsi dire, livré au désœuvrement de la machine, a par cela même dans sa position quelque équilibre, quelque harmonie ; toutes ses cordes sont d’accord.

Les aveugles sont gais, parce que leur esprit n’est pas distrait de la représentation des choses qui peuvent leur plaire, et qu’ils ont encore plus d’idées que nous n’avons de spectacles.

C’est un dédommagement que le ciel leur accorde.