Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/239

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ce qu’on fait, de tout ce qu’on dit et de tout ce qu’on pense ; c’est se servir de compagnon, d’ami et de régulateur ; c’est à la fois mener et contempler la vie.

L’air d’innocence qu’on remarque sur le visage des convalescents, vient de ce que les passions se sont reposées et n’ont pas encore repris leur empire.

Naître obscur et mourir illustre, ce sont les deux termes de l’humaine félicité.

Il faut mourir aimable, si on le peut.

La patience et le mal, le courage et la mort, la résignation et la nécessité arrivent ordinairement ensemble. L’indifférence pour la vie naît avec l’impossibilité de la conserver.

Cette vie n’est que le berceau de l’autre.

Qu’importe donc la maladie, le temps, la