Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les beaux habits sont un signe de joie.

Les habits modestes rendent modestes ceux qui les portent ; compliqués, ils amènent insensiblement quelque complication dans les manières des personnes les plus simples. Tous les hommes ne peuvent pas se donner un habit assorti à leurs mœurs ; mais tous assortissent inévitablement leurs manières à leur habit.

Le soldat bien vêtu s’estime plus lui-même ; bien armé, il est plus courageux ; bien nourri, il est plus fort, plus hardi, plus content, plus disposé à obéir et à bien faire. Il paraît aussi plus redoutable à l’ennemi et lui impose, car la bonne mine est une puissance.

Les vêtements doivent entrer dans l’idée de la beauté ; ils font la grâce.

Les femmes en habits d’hommes et non flottants perdent la grâce.